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Le mois dernier, Facebook annonçait un projet engendrant le recrutement de 10.000 personnes en Europe pour la construction de son métavers. Que signifie ce terme et pourquoi est-ce que Facebook s’y investit autant ? Plénior fait le point sur cet univers virtuel qui va peut-être révolutionner Internet.
■ Qu’est-ce qu’un métavers ?
Pour le moment un métavers ne dispose pas de définition académique. Il s’agit du nom que l’on donnerait à un univers virtuel doté d’une économie fonctionnelle et dans lequel toute la vie numérique serait interconnectée. La définition est encore relativement floue car personne ne sait exactement quelle forme cela prendra. En revanche, l’un des mots clés de cet univers virtuel est l’interopérabilité. Les utilisateurs doivent pouvoir passer d’un bout à l’autre du métavers en conservant leur avatar et leurs biens virtuels. Peu importe la marque de l’appareil, tout le monde devra accéder à un métavers commun. Dans cet espace virtuel, les différentes régions pourront contenir des espaces sociaux, des jeux ou autres, et seront persistantes. Le métavers est relié à la réalité physique grâce aux appareils de réalité augmentée ou mixte.
■ D’où provient le terme métavers ?
Ce terme métavers provient du roman Le Samouraï virtuel de Neal Stephenson paru en 1992. Il s’agit d’une histoire sur fonds de dystopie cyberpunk. Dans ce livre, le Métavers est en quelque sorte l’évolution du Web. Il s’agit d’un univers virtuel persistant ou tous les espaces sont liés. Le terme provient de la combinaison du préfixe méta, qui désigne un niveau d’abstraction supérieure, et du mot univers. Autrement dit un univers au-delà de l’univers réel. Le concept a beaucoup gagné en popularité avec le roman Player One d’Ernest Cline, qui a donné un film appelé Ready Player One en 2018. Dans ce livre, le métavers porte le nom d’Oasis.
Facebook investit des milliards de dollars dans le métavers
Facebook a récemment annoncé qu’il compte recruter 10.000 personnes en Europe, sur cinq ans, pour construire son propre métavers. La firme aura besoin de très nombreux spécialistes, des développeurs et des ingénieurs, pour concevoir de nouveaux appareils et de nouveaux logiciels. Le numéro 1 des réseaux sociaux a également annoncé investir 50 millions de dollars en deux ans dans son « XR Programs and Research Fund » qui est un programme de recherche. Toutefois, il ne s’agirait que de la partie visible de l’iceberg. Dave Wehner, le directeur fi nancier de Facebook, a indiqué que la firme serait capable de dépenser des milliards de dollars pour le développement du métavers et des technologies annexes. Le métavers, tel que le conçoit Facebook, ne se fera donc pas en quelques jours. La firme a indiqué un délai de 10 à 15 ans avant de voir apparaître les différentes briques qui constitueront le métavers. Qui dit univers virtuel, dit système d’affichage virtuel. Et sur ce point, Facebook propose déjà ses Oculus Quest 2. Il s’agit d’un masque de réalité virtuelle et celui-ci est vendu à un tarif relativement bas en comparaison de ce qu’il propose. Le casque de VR est le moyen le plus immersif pour accéder au métavers, que ce soit pour sociabiliser, jouer ou travailler. Au quotidien, avec le métavers, les lunettes de réalité augmentée permettront de visionner des informations superposées sur le monde réel et même le smartphone s’y connectera. Dans tous les cas, pour Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, l’objectif n’est pas de réaliser un profit sur ces casques de réalité virtuelle qui seront une des formes d’accès les plus fluides. En les vendant à un prix abordable, il cherche surtout à augmenter le plus rapidement possible le nombre d’utilisateurs du métavers. Pour lui, les profits viendront avec le développement de l’économie virtuelle, grâce à la publicité et la vente de biens numériques. Vous voici prévenus !
■ Facebook change de nom
Facebook a d’ores et déjà changé de nom pour adopter celui de Méta. Le 28 octobre 2021, Facebook a tenu sa conférence annuelle Connect. Parmi les annonces, la firme a dévoilé un changement majeur de stratégie en procédant à un « rebranding », autrement dit un changement de nom. Actuellement, Facebook est la maison-mère, avec des filiales comme Oculus pour la réalité virtuelle ou encore WhatsApp. La firme compte faire du métavers un élément central. Facebook deviendra une autre filiale, et la maison-mère adoptera un nouveau nom, à l’instar de Google dont la maison-mère est devenue Alphabet en 2015. Ceci permettra à l’entreprise de pouvoir développer le métavers sans qu’il soit embourbé dans toutes les polémiques actuelles qui ternissent la réputation du réseau social. Bien que le métavers tel que Facebook l’imagine est loin d’être une réalité, la firme a déjà commencé à poser les fondations pour sa vision du futur. Cette vision porte déjà un nom : Horizon. Annoncée en 2019, l’application de réalité virtuelle Facebook Horizon est toujours en bêta et n’est pas disponible pour le grand public. Il s’agit d’une « expérience sociale » où les utilisateurs peuvent créer des mondes et des jeux. La firme vient de renommer l’application Horizon Worlds. En parallèle, Facebook a également dévoilé Horizon Workrooms qui permet de créer des espaces de travail virtuels, accessibles avec ou sans un casque VR. Horizons semble donc être le nom choisi par Facebook pour ses premiers pas vers le métavers.
■ Une guerre des métavers se prépare-t-elle ?
Même si Facebook a affiché son intention de travailler avec des partenaires, sans les nommer, la firme reste loin d’être la seule à s’intéresser au métavers. D’autres entreprises ont déjà clairement affiché leur intention de travailler dessus. Parmi eux, on trouve Microsoft, Apple, Google et bien d’autres. Epic Games, propriétaire du jeu Fortnite ainsi que du moteur de jeu Unreal Engine, a clairement affiché son intention dans ce domaine. Et pour preuve la fi lm a levé un milliard de dollars plus tôt cette année pour créer son métavers. La question est de savoir si toutes ces entreprises vont finir par collaborer, ou si nous serons confrontés à des métavers parallèles concurrents…
■ Il y a 20 ans : Second Life, le métavers qui s’ignorait
L’idée du métavers peut faire penser à certains jeux, comme Minecraft, Roblox, Fortnite, Rec Room. Mais avant eux, il y a eu Second Life. Sorti en 2003, dans un univers virtuel, chaque utilisateur peut incarner le personnage de son choix, accéder à divers lieux publics et privés, et même gagner ou dépenser des Linden Dollars, convertibles en argent réel. C’était il y a près de vingt ans et cette planète virtuelle est désormais sur le déclin.
■ Une (r)évolution du Web
Il est impossible de connaître aujourd’hui la forme que prendra le métavers, mais celui-ci occupera nécessairement la place du Web d’aujourd’hui. Ce ne sera pas un remplacement mais plutôt une évolution. Avec tous les services devenus interconnectés et s’appuyant sur la même plateforme, il ne sera plus nécessaire d’avoir des comptes différents pour chaque application. Avec l’accent mis sur l’interopérabilité, certains prédisent que les services isolés, comme les messageries WhatsApp, Signal ou iMessage pourraient simplement disparaître.