Les caméras de nos smartphones pourraient bientôt faire un énorme bond en avant. Même si la qualité des clichés s’améliore sans cesse, les modules photo sur nos mobilecs souffrent d’un défaut majeur. Ces appareils sont tellement minces qu’ils n’offrent pas assez d’espace pour obtenir une qualité optique suffisante. Il suffit de regarder les objectifs massifs utilisés par les professionnels pour se rendre compte du problème. Les constructeurs ont testé différentes approches pour tenter d’y apporter une solution. Certains proposent un objectif externe qui se fixe à l’arrière du mobile. D’autres ont utilisé des miroirs pour placer le module photo de côté, appelé objectif  périscope ou plié. Ce dernier est utilisé pour améliorer le zoom optique et ainsi obtenir un agrandissement x5 ou même x10. Ceci explique pourquoi les appareils photo numériques continuent de produire des photos de meilleure qualité que les smartphones, même si ces derniers ont plus de pixels. Les mobiles intègrent de plus en plus des capteurs 108 mégapixels, tandis que les APN continuent de se contenter de 12 à 20 mégapixels. Leur optique est meilleure et leurs capteurs, plus gros, captent plus de lumière. Les smartphones compensent leurs défauts grâce à un traitement d’image poussé, ce qui fausse souvent le rendu et devient visible en agrandissant le cliché. Toutefois, la startup Metalenz pourrait bien avoir trouvé la solution idéale pour améliorer l’optique des modules photo des smartphones, tout en réduisant leur taille. La firme a réussi à créer une lentille plate qui suffit à remplacer les multiples lentilles utilisées actuellement. Leur secret ? Les métasurfaces optiques. Ce terme signifie que la surface de la lentille est recouverte de nanostructures, autrement dit des formes de taille nanoscopiques (d’une taille de l’ordre d’un milliardième de mètre). Ces  nanostructures plient la lumière et offrent de meilleures performances qu’une lentille classique, sans les problèmes d’aberration chromatique, de distorsion ou de dispersion. Et si elles semblent très complexes, elles peuvent être produites à moindre coût en réutilisant les technologies déjà en place dans l’industrie des semi-conducteurs. Ce n’est donc rien de moins qu’une petite révolution qui s’annonce, avec des modules photo beaucoup plus fins et produisant des clichés de meilleure qualité. Mais ce n’est pas tout. La firme travaille également sur la polarisation de lumière. Grâce à ces lentilles, Matalenz a annoncé avoir mis au point un module photo capable de capturer la lumière polarisée. Cela permet d’obtenir plus d’informations sur les objets, notamment sur la texture de la surface ainsi que la composition. Un tel module serait capable de détecter le verglas, par exemple. L’une des applications possibles serait la reconnaissance faciale, ce système étant capable de reconnaître le visage d’une personne même quand elle porte un masque. Un smartphone équipé d’un tel module pourrait même détecter le cancer de la peau.